Depuis la mi-juin 2025, Madagascar est secouée par une série d’empoisonnements alimentaires ayant déjà coûté la vie à au moins 42 personnes. Cette vague de décès, survenue principalement lors de fêtes et de rassemblements, sème la panique parmi la population et provoque une crise sans précédent pour les petits restaurateurs de rue ou gargotes, piliers de l’alimentation urbaine malgache.
Une succession de drames qui inquiète tout le pays
Tout a commencé avec un anniversaire dans la capitale, Antananarivo, où 17 personnes ont succombé à une intoxication alimentaire sévère. Quelques jours plus tard, des cas similaires ont été signalés dans d’autres régions, notamment dans le sud du pays, où plusieurs décès ont également été recensés après une fête.
Si certaines sources évoquent la possibilité d’un empoisonnement intentionnel, les autorités sanitaires attendent toujours les résultats des analyses pour déterminer la nature exacte du poison utilisé et confirmer ou infirmer cette hypothèse. La police nationale et la gendarmerie ont ouvert une enquête conjointe pour faire la lumière sur ces drames.
Une peur généralisée qui bouleverse les habitudes
Face à l’incertitude et à la multiplication des décès, la peur s’est installée dans les rues de Madagascar. Les consommateurs, habituellement nombreux à fréquenter les « gargotes », ces petits restaurants de rue populaires, désertent désormais ces établissements. À Antananarivo, dans le quartier animé d’Andavamamba, les files d’attente ont disparu et les restaurateurs témoignent d’une chute brutale de leur clientèle.
« D’habitude, les gens font la queue pour goûter le composé, un plat malgache à base de légumes et de pâtes. Mais ces deux dernières semaines, plus personne ne vient. Les clients demandent si la nourriture est sûre, propre, s’ils risquent d’être malades », confie un vendeur local.
Un secteur économique frappé de plein fouet
Les conséquences économiques de cette crise sanitaire sont dramatiques pour les petits restaurateurs de rue, dont les revenus ont chuté de 70% en quelques jours. Pour beaucoup, il s’agit d’une question de survie : ces établissements, souvent familiaux, constituent la principale source de revenus de milliers de Malgaches.
Cette situation met en lumière la vulnérabilité du secteur informel de la restauration, déjà fragilisé par la précarité et le manque de régulation sanitaire. La peur de l’empoisonnement a non seulement bouleversé les habitudes alimentaires, mais menace aussi l’équilibre économique de communautés entières.
Les autorités sous pression, la population en attente de réponses
Alors que le nombre de victimes continue d’augmenter, la population attend des réponses claires des autorités. Les résultats des analyses toxicologiques sont très attendus pour lever le doute sur l’origine des empoisonnements et restaurer la confiance dans la chaîne alimentaire locale.
En attendant, la psychose gagne du terrain et les petits restaurateurs, déjà éprouvés par la crise, peinent à envisager l’avenir avec sérénité.

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