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Je suis fatiguée de payer pour rien : le cri d’alarme d’une mère face à l’injustice fiscale à Madagascar

Mère malgache fatiguée dans la rue

Je suis fatiguée. Fatiguée de donner sans jamais recevoir.

On nous parle de la « TVA à 20 % sur les crédits » comme si c’était une mesure normale, logique même. Mais dans la vraie vie, qu’est-ce que ça signifie concrètement ?

Cela signifie que lorsque j’emprunte 9 000 000 Ar, je dois encore payer 400 000 Ar supplémentaires, uniquement pour avoir le droit d’emprunter. Et malgré cette taxe, je devrai rembourser jusqu’au dernier ariary emprunté. Au final, je perds de l’argent juste pour survivre. Ce n’est ni plus ni moins qu’un vol déguisé en loi.

Mais ça ne s’arrête malheureusement pas là.

Chaque mois, je travaille dur. J’encaisse la pression, les heures interminables, les injustices quotidiennes. Et pourtant, l’État prélève sans me consulter 20 % de mon salaire en IRSA. En échange de ces impôts élevés, je devrais normalement bénéficier de services publics dignes de ce nom, non ? Mais la réalité est tout autre :

  1. Pas de soins médicaux de qualité, à moins de me ruiner dans une clinique privée.
  2. Pas de routes correctes, ni même un simple trottoir sécurisé pour marcher sans risquer ma vie.
  3. Pas de sécurité suffisante, même pour rentrer chez moi sans peur chaque soir.
  4. Et surtout, pas d’éducation publique fiable.

Mon enfant étudie dans des classes surchargées, sans livres, encadré par des enseignants épuisés, sous-payés. Et si je souhaite offrir une meilleure éducation à mes enfants, c’est encore moi qui dois payer : écoles privées, fournitures hors de prix, cantines, transports.

Au final, c’est toujours moi, la mère, qui éduque, soigne, et protège. Et pendant ce temps, l’État prélève. En silence, sans contrepartie réelle.

Pendant ce temps, là-haut, ceux qui nous dirigent roulent en 4×4 climatisés, financés par nos impôts. Ils nous parlent sans arrêt de « développement ». Mais quel développement exactement ? Pour qui ? Où ? Certainement pas pour moi. Certainement pas pour mes enfants.

Pendant ce temps, la classe moyenne est étranglée, traitée comme une vache à lait :

  • Trop « pauvre » pour vivre dignement,
  • Trop « riche » pour être aidée,
  • Mais toujours assez visible pour être taxée sans relâche.

Alors non, tout ceci n’est pas juste. Oui, je suis en colère, et je sais que je ne suis pas la seule.

Ce pays pèse toujours plus lourdement sur ceux qui n’ont pas le choix, alors qu’il privilégie ceux qui détiennent le pouvoir.

Et si nous changions enfin les choses ?

©Nyavoko Richardson

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