Chaque année, le ministère malgache des Forces armées annonce l’ouverture des inscriptions aux épreuves d’admission aux Écoles Militaires Françaises . L’avis pour la campagne 2026 est tombé début décembre et il ressemble à une porte entrouverte vers un avenir plein de responsabilités. À travers cette annonce, le ministère explique que l’inscription est ouverte aux jeunes citoyens malgaches remplissant les conditions exigées pour accéder à cinq grandes écoles : l’École spéciale militaire (ESM) de Saint‑Cyr Coëtquidan, l’École militaire interarmes (EMIA), le Cours spécial de l’École de l’air (CSEA) de Salon‑de‑Provence, l’École navale de Lanvéoc‑Poulmic et l’École des commissaires des armées (ECA). Pour ces jeunes hommes et femmes, il s’agit moins d’un concours académique que d’un véritable rite de passage vers l’élite militaire.
Conditions générales au concours d’Admission aux Écoles Militaires Françaises 2026 pour les candidats Malgache
Avant de détailler les particularités de chaque formation, l’avis de concours fixe un socle commun d’exigences. Les candidats doivent être de nationalité malgache et ne pas posséder de double nationalité. La condition de célibat – ou l’engagement à vivre comme tel pendant la durée de la formation – témoigne de l’importance accordée à la disponibilité totale des futurs officiers. Une taille minimale de 1,60 mètre est requise pour les deux sexes, gage de présence physique dans un métier où la stature symbolise souvent l’autorité. Enfin, les militaires en activité doivent être autorisés par leur hiérarchie pour déposer leur candidature.
La langue française occupe une place centrale. Tous les candidats doivent maîtriser parfaitement la langue de Molière et posséder au minimum un diplôme de niveau B2 (DELF B2). Ce prérequis linguistique reflète la nature francophone des écoles d’officiers françaises et souligne l’importance d’une communication sans faille dans les contextes opérationnels.
École spéciale militaire (ESM) : l’esprit de Saint‑Cyr
L’École spéciale militaire de Saint‑Cyr‑Coëtquidan à Guer est probablement la plus emblématique des voies d’accès. Pour y accéder, les candidats doivent avoir moins de 27 ans au 1ᵉʳ janvier 2026 et présenter un SIGYCOP (barème médical français) de 2‑2‑2‑4‑3‑2‑2, ce qui atteste d’une aptitude physique irréprochable. Un diplôme sanctionnant au moins deux années d’enseignement supérieur après le baccalauréat est requis. La sélection de Saint‑Cyr se démarque par son niveau académique : le ministère précise que le concours probatoire d’entrée est de niveau Bac +2.
Pour les Malgaches, intégrer Saint‑Cyr n’est pas seulement une question de prestige. C’est aussi l’opportunité de suivre une formation qui combine sciences humaines et militaires. Les épreuves d’admission aux Écoles Militaires Françaises incluent une épreuve de culture générale de quatre heures et des épreuves optionnelles spécialisées de quatre heures qui peuvent couvrir des disciplines telles que l’histoire, les mathématiques ou la culture générale. Viennent ensuite des tests de français de trois heures et, pour ceux qui réussissent, un stage d’intégration en France. Ce parcours met en avant la polyvalence attendue des futurs officiers : solide culture générale, maîtrise linguistique et aptitude à s’immerger dans un environnement multiculturel.
École militaire interarmes (EMIA) : l’ascenseur social des sous‑officiers
Contrairement à l’ESM qui cible des civils, l’École militaire interarmes s’adresse aux jeunes sous‑officiers issus de l’armée malgache. Les candidats doivent être âgés de moins de 32 ans au 1ᵉʳ janvier 2026 et justifier d’au moins deux années d’ancienneté de service ainsi que de connaissances du niveau minimum de chef de groupe (certificat militaire CM1). La formation est ouverte aux titulaires du baccalauréat ou d’un titre équivalent au baccalauréat français. Comme pour Saint‑Cyr, la maîtrise du français au niveau B2 est indispensable et l’entrée se fait sur un concours de niveau Bac.
Les épreuves d’admission de l’EMIA reflètent le profil de ses candidats : des militaires confirmés appelés à franchir une étape supérieure. Les candidats doivent composer une épreuve de culture générale de quatre heures le matin du mardi 3 mars 2026, suivie d’épreuves optionnelles spécialisées l’après‑midi. Le lendemain matin est consacré à une épreuve de français de trois heures. Cette structuration permet de valoriser les acquis militaires tout en évaluant la capacité à suivre des enseignements académiques de niveau universitaire.
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Cours spécial de l’École de l’air (CSEA) : vocation aérienne
Les amoureux des nuages se tourneront vers le Cours spécial de l’École de l’air à Salon‑de‑Provence. Les conditions d’accès y sont spécifiques : il faut être âgé de 17 ans au moins et de 26 ans au plus au 1ᵉʳ janvier 2026. Les candidats doivent détenir un diplôme sanctionnant deux années d’enseignement supérieur après le baccalauréat, obligatoirement dans une filière scientifique. Outre le DELF B2, ils doivent être reconnus médicalement aptes par un centre d’expertise médicale du personnel navigant (CEMPN). L’épreuve d’entrée est de niveau Bac +2 scientifique.
L’organisation des épreuves d’admission reflète la technicité du métier de pilote ou de contrôleur aérien. Les candidats passent un test de français de trois heures et un test d’anglais de deux heures le mercredi 4 mars 2026. Ils enchaînent le jeudi 5 mars avec une épreuve de sciences physiques de quatre heures et une épreuve de mathématiques de quatre heures. Ces disciplines sont au cœur de la formation aéronautique ; la maîtrise des deux langues et des sciences exactes y est scrutée avec attention.
École navale (EN) : cap sur Lanvéoc‑Poulmic
L’École navale est une autre voie de prestige. Les candidats doivent être âgés de 18 ans à 26 ans au 1ᵉʳ janvier 2026 et titulaires d’un diplôme sanctionnant deux années d’enseignement supérieur après le baccalauréat, là encore avec une filière scientifique obligatoire. L’exigence linguistique reste la même : le DELF B2 est requis. Les candidats doivent également être reconnus aptes physiquement à devenir officiers d’active par un médecin militaire. L’examen probatoire est de niveau Bac +2 scientifique.
Le calendrier des épreuves navales est dense. Le mardi 3 mars 2026, les candidats travaillent sur une épreuve de mathématiques 1 (algèbre et géométrie) durant trois heures trente, suivie l’après‑midi d’un test d’anglais de deux heures. Le lendemain matin, ils affrontent un examen de français (compréhension de texte) de trois heures, puis une épreuve de mathématiques 2 (analyse) de trois heures trente. Le jeudi matin est consacré aux sciences physiques et l’après‑midi à une dissertation de français, chacune durant trois heures trente. Cette progression évalue les compétences linguistiques et scientifiques nécessaires pour naviguer sur les mers tout en manipulant des systèmes sophistiqués.
École des commissaires des armées (ECA) : la voie juridique et administrative
Les besoins de l’armée ne se limitent pas aux combattants ; la gestion administrative et juridique est tout aussi cruciale. L’École des commissaires des armées, située à Salon‑de‑Provence, propose deux types de recrutement. La voie directe est ouverte aux civils âgés de 18 à 26 ans titulaires d’une licence en droit, sciences de gestion, sciences politiques ou économiques. La voie semi‑directe s’adresse aux officiers malgaches ou à ceux de la gendarmerie nationale, du grade de lieutenant à capitaine et âgés de moins de 31 ans au 1ᵉʳ janvier 2026. Dans les deux cas, le DELF B2 est obligatoire et les candidats doivent fournir un certificat médical délivré par un médecin militaire.
Les épreuves d’admission de l’ECA sont structurées pour évaluer la rigueur et la capacité d’analyse indispensables aux futures fonctions d’intendance. Les candidats planchent sur une épreuve de français de trois heures et une épreuve de culture générale de quatre heures le mercredi 4 mars 2026. Le jeudi matin est consacré à une synthèse de dossier de quatre heures. Cette dernière épreuve mesure l’aptitude à sélectionner et à reformuler des informations juridiques et administratives – un savoir‑faire essentiel pour les commissaires chargés d’éclairer les décisions stratégiques.
Pré‑sélection pour le concours d’admission aux Écoles Militaires Françaises 2026 pour les candidats Malgache
Le nombre de places étant limité – deux candidats pour l’ESM et trois pour chaque autre formation – un test de pré‑sélection est organisé au Bataillon infanterie d’Antananarivo le mardi 30 décembre 2025. Tous les candidats sont convoqués pour un accueil à 7 h 30, avant de composer en français entre 8 h 00 et 11 h 00. L’après‑midi, les candidats à l’ESM passent des épreuves optionnelles de mathématiques, d’histoire ou de culture générale. Les aspirants du CSEA et de l’EN sont soumis à une épreuve de mathématiques de 14 h 00 à 17 h 00. Le ministère des Forces armées explique que ces tests visent à choisir les meilleurs candidats à présenter aux épreuves finales.
Dossiers à constituer au concours d’Admission aux Écoles Militaires Françaises 2026 pour les candidats Malgache
Pour déposer sa candidature, chaque postulant doit rassembler un dossier complet. Pour l’ESM, le dossier comprend entre autres un extrait d’acte de naissance en français, une fiche biographique avec photo d’identité, une copie certifiée du baccalauréat, une photocopie du diplôme Bac +2 ou d’un relevé de notes attestant la validation de la deuxième année de licence, ainsi qu’une attestation d’études en langue française niveau B2. S’ajoute un certificat médical d’aptitude au service militaire délivré par un médecin militaire, accompagné d’un examen radiologique pulmonaire daté de moins de trois mois. Le candidat doit également fournir un certificat d’aptitude à la course à pied et à la natation, preuve de sa préparation physique.
Les candidats à l’EMIA doivent produire un extrait d’acte de naissance, une fiche biographique, une copie certifiée du baccalauréat, l’attestation d’études en français niveau B2 et un certificat de situation administrative. Une photocopie certifiée du CM1 ou d’un titre équivalent est exigée, car elle atteste des compétences militaires minimales requises. Le dossier médical reste identique : certificat d’aptitude au service militaire et examen radiologique.
Pour le CSEA, les candidats doivent remplir une fiche de renseignement spécifique, fournir un extrait d’acte de naissance en français, une copie certifiée du baccalauréat et une photocopie du diplôme Bac +2 scientifique, accompagnée du certificat d’équivalence administrative si le diplôme est étranger. Une attestation d’études en français et un certificat médical restent incontournables. Les futurs officiers de la Marine (EN) doivent fournir des documents similaires, avec en plus une autorisation du gouvernement pour participer aux épreuves de sélection EN 2025.
Les postulants à l’ECA doivent produire un extrait d’acte de naissance, une fiche biographique ECA 2025, une photocopie de leur diplôme de licence et, le cas échéant, une copie nominative de l’arrêté portant équivalence administrative délivrée par le ministère de la Fonction publique. L’attestation d’études en langue française niveau B2 est également exigée.
Tous les dossiers doivent parvenir au Service de la formation et des stages de la Direction des ressources humaines du ministère des Forces armées au plus tard le vendredi 26 décembre 2025 à 16 h 00. Le respect de cette échéance est capital ; passé ce délai, les candidatures ne seront pas étudiées. La rigueur administrative, synonyme de respect des procédures, commence donc dès le dépôt de dossier.
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Épreuves finales : trois jours pour faire ses preuves
Après la pré‑sélection, les candidats retenus se préparent pour les épreuves finales organisées du 3 au 5 mars 2026 au Bataillon infanterie d’Antananarivo. Cette session finale est placée sous l’égide de la Mission de coopération de défense auprès de l’ambassade de France à Madagascar. Chaque école dispose de son propre calendrier d’épreuves, conforme aux standards du concours français.
Le premier jour est généralement consacré à une commission de surveillance et aux épreuves de culture générale ou de mathématiques, selon les écoles. Pour la Marine, par exemple, la matinée débute avec une épreuve de mathématiques sur l’algèbre et la géométrie, tandis que l’après‑midi est consacrée à l’anglais. La deuxième journée met l’accent sur la langue française – compréhension de texte ou dissertation – et sur des épreuves analytiques comme les mathématiques 2. Le dernier jour est dédié aux sciences physiques et à la rédaction pour la Marine, ou à la synthèse de dossier pour les aspirants commissaires des armées.
Chaque candidat malgache se mesure ainsi à des épreuves identiques à celles passées en métropole, ce qui garantit l’équité et la comparabilité des résultats. Les épreuves se déroulent sous la surveillance de commissions à désigner et les horaires sont strictement encadrés, allant de 7 h 30 à 17 h 30. En cas de question, les organisateurs mettent à disposition des numéros de téléphone et une adresse e‑mail – drhsfsconcours@gmail.com – afin de répondre aux interrogations des candidats.
L’enjeu pour Madagascar : former une élite militaire francophone
Au‑delà des détails administratifs, ce concours incarne une stratégie plus large. Depuis plusieurs années, Madagascar renforce sa coopération militaire avec la France afin de former une élite capable de commander des troupes et de gérer des situations complexes. L’accès à des écoles prestigieuses comme Saint‑Cyr ou l’École navale permet de « malgachiser » des compétences internationales et de préparer des officiers capables d’évoluer dans des coalitions régionales ou sous l’égide des Nations unies.
La maîtrise du français et des sciences exactes exigée dans ces concours traduit la volonté de disposer d’officiers polyvalents. Les épreuves de culture générale ou de mathématiques ne sont pas des obstacles artificiels ; elles mesurent la capacité à analyser des situations, à prendre des décisions éclairées et à communiquer efficacement dans un cadre international. Les épreuves physiques, quant à elles, s’assurent que les candidats possèdent l’endurance nécessaire à des carrières exigeantes.
Le concours 2026 se distingue également par une ouverture accrue aux femmes (sauf pour l’EMIA, qui reste réservée aux hommes). Cette mixité accrue témoigne d’une évolution au sein des armées malgache et française vers une représentation plus équitable. Les jeunes candidates peuvent ainsi aspirer à des carrières d’officiers de l’armée de terre, de l’air ou de la marine avec des conditions identiques à celles de leurs homologues masculins.







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