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Cursus en médecine à Madagascar ou comment devenir médecin après le baccalauréat

À Madagascar, la vocation de médecin attire de nombreux jeunes bacheliers. Pourtant, la route est longue et exigeante : elle passe par un concours, plusieurs cycles d’enseignements universitaires et hospitaliers, puis une spécialisation qui peut s’étaler sur plus d’une décennie. Ce guide, inspiré de témoignages de professionnels malgaches et de la structure des études médicales en vigueur dans les pays francophones, dévoile toutes les étapes pour devenir médecin généraliste puis spécialiste. Vous découvrirez comment se déroulent les années de formation, quels concours franchir et quelles perspectives s’offrent ensuite aux passionnés de médecine.

Les grandes étapes du cursus en médecine à Madagascar

1. La première année : PACES ou PASS

Comme en France, l’entrée en médecine à l’université d’Antananarivo commence par une année sélective. Appelée PACES (Première Année Commune aux Études de Santé), elle correspond aujourd’hui au PASS (parcours d’accès spécifique santé). Cette année est entièrement universitaire : les étudiants suivent des cours d’anatomie, d’histologie, de biochimie et de sciences humaines. Le volume de travail est considérable et impose de lire de nombreux cahiers et ouvrages. À l’issue de la première année, seuls les mieux classés au concours d’entrée accèdent en deuxième année. À défaut, ils sont orientés vers d’autres filières.

2. De la deuxième à la sixième année : externat et stages hospitaliers

Les étudiants admis poursuivent leur formation lors du premier et du deuxième cycle, qui correspondent aux années 2 à 6 du cursus. La formation mêle enseignement théorique et stages hospitaliers : on apprend l’anatomie pathologique, la pharmacologie, la microbiologie ou la sémiologie au contact des patients. Selon les programmes universitaires francophones, les externes alternent cours et stages et doivent effectuer un certain nombre de gardes de nuit ou de week‑end. À Madagascar, l’externat inclut également des passages en laboratoire et en salles d’opération. Dès la troisième année, les étudiants prennent part aux gardes, assistent les internes et les médecins des hôpitaux et apprennent à manipuler des appareils de radiologie, de ventilation ou de monitorage.

3. La septième et la huitième année : internat en médecine générale

Après six ans d’études, les futurs médecins entament leur internat (septième et huitième années), appelé internat en médecine générale. Cette phase ressemble au troisième cycle décrit par les universités françaises, où les internes accomplissent des stages longs, accompagnent les patients et participent aux prises de décision. Ils sont rémunérés comme étudiants hospitaliers et commencent à prescrire des traitements sous la supervision d’un médecin senior.

À Madagascar, les internes doivent valider l’ensemble des stages et, en fin de parcours, passer cinq examens cliniques : médecine, chirurgie, pédiatrie, gynécologie‑obstétrique et santé publique. La réussite à ces examens conditionne la préparation de la thèse de doctorat en médecine générale. Celle-ci prend la forme d’une recherche scientifique rédigée et soutenue devant un jury. Une fois la soutenance réussie, l’étudiant reçoit le diplôme d’État de docteur en médecine et devient médecin généraliste.

4. Que faire après le doctorat ?

Une fois diplômé, plusieurs choix s’offrent au nouveau médecin :

  • Exercer comme généraliste: beaucoup de jeunes docteurs choisissent de soigner au sein des centres de santé publics ou ouvrent un cabinet privé. Ils peuvent aussi travailler en milieu rural ou dans les organisations non gouvernementales.
  • Suivre des formations complémentaires: des diplômes universitaires (DU) de santé publique, d’échographie gynéco‑obstétrique ou d’autres spécialités sont accessibles. Ils durent généralement deux ans et permettent d’acquérir des compétences ciblées. Certains docteurs poursuivent un Master ou PhD anglophone, s’inscrivent à un concours d’équivalence à l’étranger ou effectuent une mobilité en France par le biais des diplômes de formation médicale spécialisée (DFMS) prévus par Campus France.
  • Concours d’internat qualifiant: la voie royale pour se spécialiser (voir ci‑dessous).

 

L’internat qualifiant : une spécialisation sur concours

Un concours annuel sélectif

Le concours d’entrée à l’internat qualifiant s’adresse aux internes de septième année et aux médecins généralistes de moins de 35 ans. Organisé une fois par an, il est très compétitif : en 2017, par exemple, 60 postes étaient proposés pour environ 500 candidats. Les lauréats, appelés internes qualifiants (IQ), sont classés en fonction de leurs résultats ; le classement détermine l’ordre de choix des spécialités. Le meilleur candidat choisit en premier la discipline qui l’intéresse, puis les suivants sélectionnent parmi les places restantes. Ce mécanisme favorise la méritocratie et encourage les candidats à viser la meilleure note possible.

Quatre ans pour devenir spécialiste

L’internat qualifiant dure quatre ans. Durant cette période, l’interne travaille à plein temps dans un centre hospitalier universitaire (CHU) et continue de se former auprès des chefs de service. Il alterne postes en chirurgie, en médecine interne, en gynécologie‑obstétrique ou dans d’autres disciplines, selon la spécialité choisie. Un mémoire de Diplôme d’Études de Formation Spécialisée (DEFS) doit être rédigé en fin de parcours. Ce travail de recherche, plus court que la thèse de médecine générale, porte sur un sujet spécifique à la spécialité et démontre l’aptitude du médecin à analyser des cas cliniques. Une fois le mémoire validé, l’interne est proclamé médecin spécialiste.

 

Les carrières après la spécialisation

Exercer comme spécialiste

Après leur formation spécialisée, certains médecins choisissent d’exercer dans leur discipline sans ambition universitaire. Ils peuvent travailler au sein des hôpitaux publics s’ils réussissent les concours de la fonction publique, ou ouvrir une clinique privée. La médecine spécialisée offre des perspectives intéressantes dans un pays où l’offre de soins est encore en développement, notamment en cardiologie, en pédiatrie, en oncologie ou en chirurgie.

Poursuivre vers l’enseignement et la recherche : le clinicat

Ceux qui souhaitent associer pratique clinique et enseignement continuent vers le clinicat. Ce programme, accessible aux jeunes spécialistes, dure quatre ans. À l’issue d’un concours, les chefs de clinique (CDC) deviennent responsables d’un service hospitalier et assurent la formation des externes et des internes. Ils enseignent à l’université, conduisent des recherches et supervisent les travaux des étudiants. Le clinicat se conclut par un examen national appelé DEFSC (Diplôme d’Etudes de Formation Spécialisée Complémentaire). Les lauréats deviennent alors anciens chefs de clinique.

Grimper les grades universitaires : agrégation et titularisation

L’étape suivante est l’agrégation, concours prestigieux ouvrant la voie au grade de professeur des universités. Les anciens chefs de clinique peuvent s’y présenter après avoir publié de nombreux travaux scientifiques. Les candidats agréés portent la robe noire à écharpe rouge ornée de trois bandes dorées lors des cérémonies officielles. Quelques années plus tard, après avoir rempli les conditions statutaires et justifié d’une expérience suffisante en enseignement et en recherche, ils accèdent au grade de professeur titulaire, reconnaissable à sa robe rouge et son écharpe à quatre bandes dorées. Ce rang représente le sommet de la hiérarchie universitaire et hospitalière.

 

Cursus en médecine à Madagascar : Un cursus rigoureux en constante évolution

L’organisation des études médicales malgaches s’inspire largement du système français. Dans les pays francophones, il faut compter 10 à 12 ans d’études après le bac pour devenir médecin : 6 ans pour acquérir les bases, puis 4 à 6 ans pour se spécialiser. La première année (PASS ou PACES) sélectionne les étudiants via un concours, la deuxième et la troisième année posent les bases scientifiques et prévoient des stages obligatoires en milieu hospitalier. Le deuxième cycle (4ᵉ à 6ᵉ années) approfondit les connaissances et multiplie les gardes et les stages. Enfin, le troisième cycle ou internat dure de 4 à 6 ans : il se divise en trois phases (socle, approfondissement et consolidation), mêle stages à temps plein, enseignements théoriques et préparation de la thèse. Les médecins malgaches suivent un schéma comparable, même si les appellations et le calendrier diffèrent légèrement.

 

Conseils et qualités indispensables pour réussir son cursus en médecine à Madagascar

  1. Travailler avec méthode dès la première année. La PACES/ PASS est exigeante ; l’assimilation rapide d’un volume important de cours est essentielle. Organisez votre temps et préparez le concours dès le premier semestre.
  2. S’impliquer en stage. Les contacts avec les patients dès la deuxième année sont déterminants. Profitez des stages pour observer, questionner les seniors et développer votre sens clinique.
  3. Équilibrer théorie et pratique. Les cycles hospitaliers demandent de jongler entre les cours et les gardes. L’apprentissage autonome et la participation aux gardes nocturnes renforcent l’endurance et la réactivité.
  4. Préparer les concours à l’avance. Les concours d’internat et d’internat qualifiant sont très sélectifs. Constituez des groupes de travail, répondez à des annales et maîtrisez l’organisation de votre spécialité.
  5. Cultiver l’humilité et l’éthique. La médecine repose sur des valeurs humaines : respect des patients, confidentialité, rigueur scientifique et dévouement. Ces qualités s’acquièrent dès les premières années et s’entretiennent tout au long de la carrière.

 

Cursus en médecine à Madagascar : un investissement payant

Choisir la médecine, c’est opter pour une formation longue et intense. Cependant, les récompenses sont à la hauteur des efforts : contribuer au bien‑être des patients, participer à l’amélioration du système de santé malgache et accéder à des carrières prestigieuses en recherche ou en enseignement. Avec de la détermination, une organisation rigoureuse et une passion authentique pour les sciences et l’être humain, les bacheliers malgaches peuvent tracer leur chemin jusqu’au stéthoscope.

Etudiants en médecine à Madagascar

Sources

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