La colline bleue d’Ambohimanga

La colline bleue d’Ambohimanga est un site figurant sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Cet endroit chargé d’histoire se trouve à une quinzaine de kilomètres du centre de la Capitale et est un site touristique fascinant.

Ambohimanga : la colline bleue

 

Ambohimanga patrimoine mondiale de l'UNESCO
Ambohimanga patrimoine mondiale de l’UNESCO

Les termes « colline bleue » sont la traduction du nom « Ambohimanga ». Cette colline royale est constituée par un ensemble de lieux sacrés, une cité royale et un site funéraire. Plus qu’un site touristique, ce lieu conserve une grande partie de l’identité nationale de la population, notamment celle du royaume Merina, depuis quelque 500 ans déjà.

L’ancienne cité, berceau de ce royaume puissant de Madagascar, fut édifiée sur cette colline. Imboasalama qui devint le grand souverain de l’île sous le nom d’Andrianampoinimerina naquit dans cette ville historique fondée au 18e siècle.

À noter que cette colline est réputée mondialement pour être, un représentant authentique de la culture Merina. Préservant son intégrité visuelle, ce site reste en bon état physique et fait ressortir les vraies valeurs du royaume Merina à travers ses nombreux lieux de culte, ses arbres royaux majestueux et ses tombeaux royaux vénérés.

 

Le palais royal d’Ambohimanga

 

Ce palais se trône majestueusement au sommet de la colline sacrée. C’est l’ancienne demeure du souverain Andrianampoinimerina de 1788 à 1810. Se nommant palais royal Mahandrihono, il s’agit d’une construction ayant la forme d’une grande case de palissandre noire en étage. Elle est agrémentée par une plaque commémorative.

Pour les plus curieux, il faut noter que le palais renferme encore quelques ustensiles utilisés pendant les époques royales, dont de petites lampes, des bols anciens ainsi que de jolies assiettes d’argiles. Il est à souligner que les pavillons en bois du grand souverain accueillirent à l’époque les reines Ranavalona 1er et Ranavalona II qui y virent séjourner souvent.

Pavillons en bois d'Ambohimanga
Pavillons en bois d’Ambohimanga

À côté de la demeure royale se trouvent également les bassins sacrés destinés aux baignades des reines, une salle de conférence pour la reine et le 1er ministre ainsi qu’un parc à bœuf. Pour les plus curieux, les 8 portes autour de l’enceinte peuvent également faire partie des merveilles à admirer.

Faisant partie des sites touristiques les plus visités à Antananarivo, la colline bleue reflète la vraie facette de la civilisation Merina. De plus, c’est en son sein qu’a vu le jour le plus éminent souverain du royaume, Andrianampoinimerina.

 

Histoire d’Ambohimanga Rova

 

Ambohimanga Rova : ce palais de 59 ha comporte 7 portails d’entrée et des fausses de 30 m de hauteur. Les étrangers ne peuvent pas y accéder facilement sans autorisation.

Palais de 59ha
Palais de 59ha

Les rois qui ont régné à Ambohimanga sont: Andriambelomaso, Andrianjafy, Andrianampoinimerina. Ce sont eux qui ont vraiment régné ici. Les Reines Ranavalona et les autres rois ne faisaient que passer de temps à autres.

 

Le mur d’Ambohimanga Rova

 

Le mur d’Ambohimanga Rova à l’intérieur et autour est plus dur que le béton. Ce mur ressemble à celui construit par Radama I, au « Manda Fort » à Foulpointe mais celui de Foulpointe a été fabriqué avec des coquillages.

Le mur d'Ambohimanga Rova
Le mur d’Ambohimanga Rova

 

L’endroit pour sacrifier le zébu

 

Cet endroit n’est pas réservé à l’élevage du bovin, mais pour le sacrifice d’un zébu. Le zébu à sacrifier doit passer un jour et une nuit dans ce milieu afin de recevoir le pouvoir du sacrifice. C’est ici même qu’on lui donne sa nourriture durant son séjour. Ce bloc de pierre lui permet de se gratter en cas de démangeaisons.

Le respect de toutes ces conditions donne une valeur sacrée au zébu à sacrifier. Ce dernier sera par la suite nommé « volavita ». Le sacrifice du « volavita » n’a lieu qu’une fois par an, par contre, le roi ainsi que les soldats et leurs familles consomment régulièrement de la viande. Donc le bétail à consommer sera tué de façon normale et non pas comme celui du « volavita ».

Le « volavita » est un bœuf au pelage marron-rouge avec une tache blanche sur sa tête, exactement entre les deux cornes, sur sa bosse, sur sa poitrine, sur ses quatre pattes, et sur l’extrémité de sa queue. La couleur rouge marque la « souveraineté » et le blanc « le peuple ». C’est uniquement le roi qui aura le privilège de choisir le zébu à sacrifier.

Endroit pour sacrifier le zébu
Endroit pour sacrifier le zébu

 

La maison du roi Andrianampoinimerina : MahitsyElaFanjaka ou Mahitsy

 

Ce bâtiment est celui où Andrianampoinimerina a vécu durant son règne à Ambohimanga. Ce bâtiment porte le nom de « MahitsyElaFanjaka », c’est-à-dire que « celui qui est droit règne plus longtemps ». Les murs restent intacts, ils sont construits en palissandres. La maison est faite en bois et cette architecture est appelée : « maison Kotona ». C’est la forme des maisons Zafimaniry. Toute la toiture a été totalement rénovée.

Durant le règne d’Amdrianampoinimerina, les toits étaient en roseaux. C’est Jean Laborde qui, ayant fini de construire sa maison en 1870, a changé tous les toits des maisons royales en bois. Cette rénovation générale n’a eu lieu que 60 ans après la mort d’Andrianampoinimerina. C’est-à-dire durant le règne des reines Ranavalona.

Il n’y a aucune chambre séparée dans la maison Kotona. La cuisine, la chambre à coucher et la chambre d’ami se trouvent toutes dans la même pièce. Le lit du Roi se situe sur le côté nord-est de la chambre. C’est ce qu’on appelle « zoro firarazana qui veut dire « côté sacré ». Le lit de la femme du roi se trouve du côté sud-est. L’épouse du Roi ne peut monter sur le lit du roi, car elle est encore une princesse et non une Reine. Les 12 femmes d’Andrianampoinimerina  sont toutes des filles de Rois différents des 12 collines sacrés de l’Imerina et non des Reines.

MahitsyElaFanjaka ou Mahitsy de style Kotona
Mahitsy de style Kotona

Au milieu de la maison Kotona se trouve la cuisine, cinq pierres pour soutenir deux marmites pour la cuisson au feu de bois. D’où le proverbe : « Toko dimy mahamasana alina, toko telo mahamasana andro » qui signifie littéralement « Cinq pierres pour faire cuire le repas la nuit et trois pierres pour faire cuire le repas le jour ».

Les trois piliers qui soutiennent la maison kotona sont appelé « Andry ». Ce sont ceux qu’on a transportés du sud-est de Madagascar. À l’époque il n’y avait pas de véhicules de transport. Les Andry ont donc été épaulés jusqu’ici à Ambohimanga pendant 3 mois de marche à pied. Nombreux sont les hommes qui ont transporté les Andry qui n’ont pas survécu jusqu’à destination étant donné la distance du trajet. Chaque pilier mesure 15 m.

La manière dont le roi reçoit ses invités à l’époque se présente comme suit : tout d’abord, il se cache en haut, à l’intérieur de la maison Kotona en passant par l’échelle et en traversant un pilier ainsi que des piquets. Il ne s’arrête qu’une fois arriver au plus haut point de la maison. Une fois qu’il y est bien installé, sa femme et ses conseillers reçoivent les invités.

Du haut de la maison Kotona, le Roi écoute discrètement la conversation de sa femme avec les invités. Si le roi veut à son tour recevoir les invités, il jette un petit caillou sur l’épaule ou le dos de sa femme comme signal. Ensuite, la femme fait sortir les invités de la maison pour permettre au Roi de descendre rapidement du haut de la maison Kotona et ainsi accueillir les invités. Les invités d’honneur du roi s’assoient toujours du côté nord dans la cuisine.

Pourquoi le roi se méfie-t-il de ses invités à chaque rencontre ? Du temps du roi Andrianampionimerina, les affronts entre les royaumes étaient encore virulents. Ils ne se sont calmés qu’au temps de Radama I.

Dans la maison Kotona, on y trouve également quelques échantillons des armes blanches du roi, telles que : l’« apinga » ou lance, les différents couteaux utilisés quotidiennement comme le « faraingo » ou crochet et le couteau de chasse. Une trompette fabriquée à partir de coquillage sert le discours du Roi. De petits mortiers servent d’assiettes de l’époque, car il n’y avait pas de table.

Selon le rite traditionnel ; on entre dans la maison Mahitsy avec le pied droit en premier et on y sort avec le pied gauche en premier.

 

Le bassin du Roi

 

Seules les jeunes filles vierges et dont les parents sont encore vivants peuvent verser de l’eau dans ce bassin. En descendant sur un chemin à 1 km de là en suivant le nord, se trouve un lac. C’est sur ce lac dénommé « Amparihy masina » (lac sacré), que les jeunes filles vierges ramènent l’eau dans le bassin du roi.

La piscine du roi
La piscine du roi

À une certaine époque, les gens faisaient des vœux sur ce lieu. Une fois que leurs vœux se sont exaucés, ils mettaient des poissons dans le bassin. C’est ainsi que ces poissons existent.

À noter que les deux bassins ont été sculptés sur des pierres rocheuses.

 

Les tombes dans le palais d’Ambohimanga

 

Il y a quatre tombes dans le palais, dont :

  • Celle d’Andriambavy,
  • Celle du grand-père d’Andrianampoinimerina au milieu,
  • Celle d’Andrianampoinimerina,
  • Et celle des Reines Ranavalona I et Ranavalona II (la dernière en blanche)

On appelait « trano masina » ou « trano manara » les petites maisons situées sur les tombes. Dans ces petites maisons, il y a un trou dans lequel on cachait les corps d’une ou plusieurs personnes.

  • « Trano masina » si la personne de sang royal qu’on y a enterré avait régné sur le peuple.
  • « Trano manara » dans le cas où la personne de sang royal n’avait pas régné.
Les tombes dans le palais d'Ambohimanga
Les tombes dans le palais d’Ambohimanga

 

La maison des Reines à Ambohimanga

 

Dans la maison des Reines à Ambohimanga, on y trouve :

  • Une salle de bain comportant un lavabo en bois raffermi de fer mince et de zinc à l’intérieur ;
  • Une table de soins capillaires et de beauté (coiffeuse) faite en marbre importé d’Italie ;
  • Une salle à manger contenant un bahut orné de huit verres.

Tous les portraits qu’on voit dans les cadres dans la salle à manger n’ont pas été retouchés. Les cadres sont en palissandre. Les meubles ont été construits par Jean Laborde et ressemblent à ceux des rois français.

La maison qui a hébergé la Reine Ranavalona I a aussi accueilli Rasoherina, mais celle-ci s’était écroulée. Par la suite, on y a érigé une autre maison qui a été occupée par Ranavalona III.

Cette salle (voir image suivante) est celle où les conseils des ministres ont eu lieu quand Ranavalona II et Rainilaiharivony sont arrivés à  Imanga (Ambohimanga de l’époque). On y trouve l’encrier et le Bougeoir. Les fenêtres en verre n’ont pas encore été arrachées jusqu’à maintenant. Elles ont été importées de l’Angleterre. Comme Il n’y avait pas encore d’électricité, on n’utilisait que des bougies dans le palais.

Salle des conseils des ministres
Salle des conseils des ministres

Pour Ranavalona I, les huit miroirs dans la salle à manger du palais lui servaient à surveiller les mouvements de ses invités durant le repas. Tous ceux qui se trouvent dans les cadres des miroirs venaient du Japon et tous ceux qui se trouvent à l’extérieur du cadre venaient de France. Le marron qui se trouve en bas des miroirs est du cuire venant de l’Espagne.

chambre à coucher des invités
Chambre à coucher des invités

C’est la chambre à coucher des invités de la Reine.

Les canons qui se trouvent dans la cour du palais ne sont pas destinés à la guerre. On les a mis là pour intimider les ennemis. Le plus énorme d’entre eux était l’œuvre de Jean Laborde. L’initial de son entreprise est gravé sur ce canon : «Soa tsy manampiovana» , ce qui veut dire : ce qui est beau ne change pas.

Canon de Jean Laborde
Canon de Jean Laborde

 

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