La cuisine malgache regorge de plats savoureux et originaux, et la varanga, un effiloché de viande de bœuf tendre et parfumé en est un parfait exemple. Autrefois servie lors des grandes occasions royales à Madagascar, la varanga malagasy séduit aujourd’hui tous les palais, des plus curieux aux amateurs de cuisine exotique.
Qu’est-ce que la varanga malagasy ?
La varanga est un plat traditionnel malgache à base de bœuf (souvent de zébu, la race locale) cuit longuement puis effiloché. Son nom évoque immédiatement la cuisine de Madagascar, où il fait partie des mets emblématiques. On la connaît aussi sous l’appellation d’effiloché de viande de zébu, et c’est un des plats dits « hanim-pitoloha », c’est-à-dire faisant partie des sept mets royaux de la gastronomie malgache.
À l’époque des rois, la varanga était préparée de manière très lente : la viande cuisait au feu de bois pendant deux jours et une nuit dans une grande marmite en terre, jusqu’à évaporation complète des jus, ne laissant que le gras de la viande. Cette cuisson prolongée servait aussi de méthode de conservation : une fois la viande confite et sèche, on pouvait la garder plus longtemps. À l’origine, on ne salait pas la viande pendant la cuisson. Le sel n’était ajouté qu’au moment de la dégustation, lorsque la viande était réchauffée et effilochée juste avant de servir.

Recette de varanga
Les ingrédients
Pour préparer la varanga malagasy traditionnelle, vous aurez besoin de peu d’ingrédients. La recette se concentre sur l’essentiel :
- Environ 700 g de viande de bœuf : idéalement une pièce maigre à semi-grasse (traditionnellement du filet de zébu), coupée en gros cubes.
- Du sel pour l’assaisonnement (environ 1 à 2 cuillères à café, selon vos goûts).
- De l’ail : l’équivalent d’une gousse d’ail, émincée finement, pour parfumer la viande.
- De l’oignon : un oignon moyen, émincé. Il va fondre à la cuisson et se mélanger à la viande effilochée.
- Un peu d’huile : une cuillère à soupe d’huile végétale environ. Elle est optionnelle si la viande est suffisamment grasse, mais sert à faire revenir l’ail, l’oignon et le bœuf effiloché en fin de cuisson.
Ces ingrédients simples et peu coûteux reflètent le caractère rustique du plat. Rien de plus n’est nécessaire : pas de poivre, pas d’épices fortes dans la version traditionnelle (libre à vous d’en ajouter une pincée en fin de cuisson, mais la recette authentique se contente du sel pour relever le goût de la viande). Veillez simplement à choisir une viande de bonne qualité, car c’est elle la vedette de cette recette.
Préparation de la varanga pas à pas
Passons maintenant à la recette de varanga étape par étape. Même si la préparation traditionnelle prenait autrefois des jours, vous verrez qu’avec nos cuisines modernes, cette recette est facile à réaliser en quelques heures tout au plus. Munissez-vous d’une marmite ou cocotte en fonte de bonne taille et suivez le guide :
- Cuisson initiale du bœuf : Découpez la viande de bœuf en gros morceaux si ce n’est pas déjà fait (des cubes d’environ 4 à 5 cm de côté). Déposez-les dans une marmite et couvrez d’eau à hauteur (environ 30 cl d’eau, juste assez pour immerger partiellement la viande). Ajoutez une bonne pincée de sel. Portez à ébullition, puis baissez à feu moyen. Laissez cuire ainsi en mijotant jusqu’à évaporation complète de l’eau.
- Préparation des aromates : Pendant que la viande mijote, pelez et émincez l’oignon. Épluchez également la gousse d’ail et hachez-la finement (ou écrasez-la au mortier). Réservez.
- Effilocher la viande : Une fois l’eau totalement évaporée, vérifiez que les morceaux de bœuf sont bien cuits et fondants. Retirez la viande de la marmite et placez-la dans un grand plat ou sur une planche. Effilochez chaque morceau à l’aide de deux fourchettes (ou avec vos doigts si la viande a un peu refroidi) de manière à obtenir de fines lamelles de bœuf.
- Saisie et finition : Remettez la marmite sur le feu (feu moyen). S’il reste du gras de cuisson au fond de la marmite, vous pouvez l’utiliser tel quel. Sinon, ajoutez un peu d’huile (une cuillère à soupe) dans la marmite et faites chauffer. Incorporez l’oignon émincé et faites-le revenir jusqu’à ce qu’il devienne translucide et commence à dorer légèrement. Ajoutez ensuite l’ail haché et remuez pendant une minute, en prenant garde de ne pas le brûler.
- Retour de la viande effilochée : Ajoutez dans la marmite la viande effilochée. Mélangez bien pour enrober les fibres de bœuf avec l’huile, l’oignon et l’ail. Assaisonnez avec du sel (goûtez et ajustez selon votre préférence). Vous pouvez également poivrer légèrement à ce stade si vous le souhaitez.
- Cuisson finale : Laissez cuire la viande effilochée à feu doux ou moyen pendant environ 5 à 10 minutes, en remuant régulièrement. L’objectif est de faire sécher un peu les filaments de bœuf et de les faire dorer. Surveillez bien pour éviter que ça n’attache ou ne brûle au fond.
- Service : Quand votre varanga est prête, retirez-la du feu. Servez-la bien chaude. Traditionnellement, on la propose avec un grand plat de riz blanc (ou riz rouge malgache) pour accompagner, et on présente à côté un rougail de tomates pimentées qui apporte du peps. Un bouillon clair (ro mazava) aux brèdes peut aussi être servi en accompagnement pour apporter une touche de verdure et de légèreté.
Et voilà, votre varanga malagasy est prête à régaler tout le monde ! Admirez cette viande effilochée fondante et dorée… On comprend pourquoi ce plat a traversé le temps. Bon appétit, ou comme on dit en malgache : mazotoa homana!
Conseils pratiques et variantes de la varanga
La varanga est une recette assez simple, mais voici quelques conseils supplémentaires pour la réussir à tous les coups et des idées de variantes (sans changer les ingrédients de base) pour l’adapter à vos envies :
- Patience et tendreté : Le secret d’une varanga réussie, c’est la cuisson lente. Prenez le temps de bien mijoter la viande au début jusqu’à ce qu’elle soit ultra-tendre. Si vous êtes pressé, vous pouvez tricher un peu en utilisant une cocotte-minute (autocuiseur) pour la première étape de cuisson à l’eau : comptez alors 20 minutes sous pression au lieu d’une heure à feu doux. Veillez ensuite à faire évaporer tout le liquide une fois la pression retombée, avant de passer à l’effilochage.
- Viande suffisamment grasse : Historiquement, la varanga était cuite dans son gras naturel. Si votre viande de bœuf est un peu grasse (par exemple du bœuf de type rouge avec marbrures), vous pourriez même ne pas ajouter d’huile du tout lors de la finition. Le gras rendu par la viande lors de la première cuisson peut suffire pour faire revenir l’oignon, l’ail et la viande effilochée. À l’inverse, si vous voyez que la marmite est trop sèche, n’hésitez pas à ajouter la cuillère d’huile indiquée pour éviter que ça n’attache.
- Personnaliser l’assaisonnement : La recette traditionnelle n’utilise que sel, ail et oignon, mais rien ne vous empêche de la personnaliser selon vos goûts (sans changer les ingrédients de base). Par exemple, certaines familles ajoutent un petit morceau de gingembre pilé en même temps que l’ail pour parfumer la viande. D’autres mettent une pincée de thym ou quelques échalotes. Vous pourriez aussi incorporer quelques légumes coupés finement (carottes, poivrons) lors de la dernière étape de cuisson pour en faire un plat complet, comme le suggèrent certaines variantes modernes.
- Varanga revisitée : Si la varanga traditionnelle se fait avec du bœuf, sachez que la technique peut s’appliquer à d’autres viandes. Certaines variantes modernes osent par exemple une varanga de canard (en effilochant du canard confit) ou même de porc effiloché à la malgache. Ce ne sont plus des varanga « canoniques », mais l’idée de cuire longuement puis de griller la viande effilochée peut inspirer d’autres recettes.
- Conservation : Bonne nouvelle, la varanga se conserve bien ! Vous pouvez en préparer une bonne quantité à l’avance. Placez-la au réfrigérateur dans un récipient hermétique une fois refroidie ; elle se gardera 3 à 4 jours sans problème. Au moment de la réchauffer, faites-la revenir à la poêle sans ajouter de matière grasse (elle en contient suffisamment). Vous retrouverez son croustillant si vous la laissez bien dorer à nouveau. On peut même congeler la varanga effilochée : idéal pour avoir sous la main un délicieux sauté de bœuf prêt en quelques minutes (il suffira de réchauffer à la poêle directement, pas besoin de décongélation complète préalable). Pratique, non ?
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Varanga : recette de cuisine de Madagascar en vidéo
Gaël Rakotovao, ingénieur d’études et d’exploitation puis diplômé de l’École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo et actuellement CTO chez Mada Creative Agency, est également photographe passionné spécialisé dans les paysages, la culture et la cuisine malgache. Il cumule plus de 15 ans d’expérience en marketing digital, SEO, formation (SEO, photographie, crypto‑minage) et exerce aussi comme guide touristique certifié par le ministère du Tourisme autour de Madagascar.


