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Les Barea de Madagascar en finale du CHAN 2025 !

Le football malgache vient de franchir un cap historique. En s’imposant contre le Soudan à Dar es‑Salaam, les Barea de Madagascar se sont qualifiés pour la finale du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) 2024 ; une édition reportée qui se dispute en août 2025. Cette performance, inédite pour une équipe insulaire, a déclenché un véritable séisme d’enthousiasme à Antananarivo et dans toutes les régions de la Grande Île. Retour sur un parcours héroïque et sur l’explosion de joie qu’il provoque.

 

Un exploit en demi‑finale qui restera dans les annales

Le 26 août 2025, le Benjamin‑Mkapa Stadium de Dar es‑Salaam a été le théâtre d’un duel âpre entre Madagascar et le Soudan. Après un match tendu et haché, les deux équipes se sont neutralisées pendant 90 minutes. Les Barea de Madagascar ont pourtant été réduits à dix à la 78e minute après l’expulsion de Fenohasina Razafimaro. Malgré cette infériorité numérique, les hommes de Romuald Rakotondrabe (coach Roro) ont fait preuve d’une détermination remarquable.

Au bout du suspense, à la 115e minute, Toky Rakotondraibe (entré en jeu une demi‑heure plus tôt) a profité d’une passe de Lalaina Rafanomezantsoa pour crucifier le gardien soudanais. Ce but libérateur, marqué en prolongation, a permis à la sélection malgache d’arracher une victoire 1‑0 et d’accéder à sa première finale continentale. L’exploit est d’autant plus marquant que l’équipe évoluait à dix contre onze et que le match a été ponctué de neuf cartons jaunes.

Les ressorts d’une victoire héroïque

Le succès des Barea de Madagascar face au Soudan repose sur plusieurs facteurs :

  • Résilience collective : malgré un carton rouge et une blessure précoce d’Andy Rakotondrajoa après quatre minutes, l’équipe a gardé son sang‑froid et n’a jamais cessé de croire en ses chances.
  • Solidité défensive : le gardien Michel Ramandimbisoa, déjà héroïque en quart de finale, a été irréprochable, tandis que la défense a repoussé les assauts soudanais, y compris une occasion énorme manquée par le capitaine Walieldin Khidir à la 89e minute.
  • Efficacité en contre : même en infériorité numérique, la sélection malgache a su exploiter les espaces, notamment sur l’action décisive où Rakotondraibe a marqué.

Cette victoire a propulsé Madagascar en finale, un statut inédit pour un pays insulaire et qui confirme l’ascension du football malgache.

 

Un parcours semé d’obstacles depuis la phase de groupes

Une phase de groupes maîtrisée

Versés dans le groupe B, aux côtés de la Tanzanie, du Burkina Faso, de la Mauritanie et de la République centrafricaine, les Barea de Madagascar ont su gérer les moments clés. Ils ont débuté par un match nul contre la Mauritanie, puis ont accroché la qualification grâce à une victoire 2‑1 face au Burkina Faso à Zanzibar. Ce succès leur a permis de terminer à la deuxième place de leur groupe, derrière la Mauritanie, avec une attaque audacieuse et une défense disciplinée.

Cette campagne a confirmé que la médaille de bronze obtenue en 2022 n’était pas un hasard. Les progrès réalisés depuis deux ans se sont traduits par une plus grande maîtrise tactique et une capacité à réagir dans l’adversité, comme l’a souligné le sélectionneur Romuald Rakotondrabe qui a déclaré que son équipe n’était plus une simple invitée, mais une « force qui compte ».

Un quart de finale haletant à Nairobi

Au tour suivant, Madagascar a retrouvé les hôtes kényans devant un public en fusion au stade Kasarani. Menée 1‑0 dès le début de la seconde période, la sélection insulaire a égalisé grâce à un penalty transformé par Fenohasina Razafimaro à la 66e minute. Incapables de se départager après 120 minutes, les deux équipes ont été envoyées aux tirs au but. Dans une ambiance électrique, les Barea de Madagascar ont fait preuve de sang‑froid en remportant la séance 4‑3 ; Toky Rakotondraibe a converti le tir décisif, tandis que le gardien Michel Ramandimbisoa repoussait une tentative kényane.

Ce succès a déclenché une première vague de liesse populaire à Antananarivo et démontré que la solidité mentale des Malgaches était l’un de leurs atouts majeurs. Le gardien a été élu homme du match pour la troisième fois de la compétition, preuve de son importance capitale dans cette aventure.

Les artisans d’un rêve national

Le parcours des Barea de Madagascar s’appuie sur un collectif soudé et sur des individualités qui se sont illustrées.

Toky Rakotondraibe, supersub devenu héros

Encore remplaçant au coup d’envoi de la demi‑finale, Toky Rakotondraibe a saisi sa chance en marquant le but de la qualification, quelques jours après avoir transformé le penalty décisif contre le Kenya. Formé à l’Académie nationale, ce milieu offensif symbolise l’émergence de jeunes talents issus du championnat local. Sa vision du jeu et son sang‑froid en font un joueur clé pour la finale.

Michel Ramandimbisoa, dernier rempart et symbole de la détermination

Le portier malgache a été déterminant à plusieurs reprises. En quart de finale, il a stoppé un penalty kényan et a réalisé des arrêts décisifs. En demi‑finale, il a multiplié les parades, notamment face à Mousa Hussein Mousa, pour préserver la cage inviolée. Ses performances ont consolidé la confiance de l’équipe et ont contribué à maintenir le rêve vivant.

Fenohasina Razafimaro, métronome du milieu

Malgré son exclusion en demi‑finale, Fenohasina Razafimaro reste l’un des moteurs de l’équipe. Il a déjà inscrit plusieurs buts dans le tournoi et possède une capacité à créer des décalages et à conserver le ballon sous pression. Son sang‑froid sur penalty a permis à Madagascar de revenir dans la partie contre le Kenya. Sa suspension pour la finale sera un défi supplémentaire, mais elle témoigne aussi de son rôle moteur dans le jeu malgache.

L’apport du collectif

Au‑delà de ces trois figures, d’autres joueurs comme le capitaine Michel Toldo, le défenseur Tony Randriamanampisoa ou l’attaquant Lalaina Rafanomezantsoa ont joué un rôle crucial. Ils forment un noyau expérimenté issu du championnat local, capable d’encadrer les jeunes talents. L’entraîneur Romuald Rakotondrabe, à la tête de l’équipe depuis 2022, a su trouver l’équilibre entre discipline tactique et liberté créative, faisant évoluer les Barea de Madagascar de simples outsiders à véritables challengers continentaux.

 

Une ferveur populaire sans précédent à Madagascar

À Antananarivo, la victoire face au Soudan a provoqué des scènes de liesse rarement observées. Dès le coup de sifflet final, des milliers de supporters ont envahi les rues, brandissant des drapeaux et entonnant des chants patriotiques. Des écrans géants avaient été installés dans les principaux quartiers, et les réseaux sociaux ont explosé de messages de félicitations et de fierté.

La télévision nationale a interrompu ses programmes pour diffuser en direct les réactions spontanées des habitants. Des anciens joueurs, aujourd’hui reconvertis en consultants, ont salué la performance historique et appelé à soutenir l’équipe pour la finale. L’engouement dépasse le cadre du football : de nombreux artistes, entreprises et figures politiques ont exprimé leur fierté et ont promis d’organiser des fêtes populaires en cas de victoire finale.

Cette ferveur s’explique par la symbolique de l’événement. Madagascar, souvent en marge des grandes compétitions africaines, se retrouve propulsé sur le devant de la scène. La qualification en finale du CHAN offre une source d’espoir et d’unité nationale dans un pays où le football reste le sport roi. Les succès récents en futsal et en beach‑soccer avaient déjà montré la vitalité du sport malgache ; cette campagne du CHAN renforce davantage cette dynamique positive.

 

Les enjeux de la finale : un rêve à portée de main

La finale aura lieu le samedi 30 août 2025 au stade Kasarani de Nairobi. Les Barea de Madagascar y affronteront le vainqueur de l’autre demi‑finale entre le Maroc, double champion en titre, et le Sénégal, tenant du titre 2022. Quel que soit l’adversaire, la marche sera haute : les Marocains disposent d’un effectif riche et d’une expérience considérable, tandis que les Lions de la Teranga ont prouvé leur solidité défensive et leur efficacité offensive.

Pour préparer ce rendez‑vous, le staff technique malgache devra pallier l’absence de Fenohasina Razafimaro, suspendu, et gérer la récupération physique après deux matchs à haute intensité. L’entraîneur Romuald Rakotondrabe a d’ores et déjà affirmé que son équipe jouera sa chance sans complexe. Les Barea de Madagascar auront l’avantage d’avoir déjà joué et gagné au Kasarani contre le Kenya en quart de finale, ce qui pourrait leur donner une confiance supplémentaire.

Les clés de la finale

  1. Garder la rigueur défensive : face à une attaque marocaine ou sénégalaise, la solidité de la défense et les arrêts de Michel Ramandimbisoa seront déterminants.
  2. Exploiter les contres : la vitesse de Lalaina Rafanomezantsoa et la créativité de Toky Rakotondraibe doivent permettre de surprendre l’adversaire en transition.
  3. Gérer la pression : c’est la première finale majeure pour la plupart des joueurs. L’encadrement psychologique et l’expérience accumulée lors du parcours doivent aider à rester lucides.
  4. Soutien populaire : l’énergie transmise par les supporters, même à distance, peut galvaniser l’équipe. Une mobilisation nationale est prévue le jour du match avec des retransmissions publiques.

 

Un tournant pour le football malgache

Quelle que soit l’issue de la finale, la performance des Barea de Madagascar constitue un tournant historique. En atteignant ce niveau, Madagascar devient le premier État insulaire à disputer une finale du CHAN. Ce résultat rehausse la visibilité du championnat national et encouragera sans doute les jeunes à s’investir davantage dans le football. Les autorités sportives envisagent déjà des investissements dans les infrastructures et la formation, afin de capitaliser sur cet engouement.

Le parcours de la sélection symbolise aussi la réussite d’un projet local axé sur les joueurs évoluant au pays. Le CHAN, réservé aux footballeurs locaux, offre à ces talents une exposition internationale. En triomphant de nations réputées comme le Kenya ou le Soudan, Madagascar prouve que la qualité existe chez les joueurs du cru.

En conclusion, la qualification des Barea de Madagascar en finale du CHAN 2025 est bien plus qu’un exploit sportif : elle incarne l’espoir, la persévérance et l’unité d’un peuple. Le 30 août, à Nairobi, toute la Grande Île vibrera au rythme de ses héros. Qu’ils soulèvent ou non le trophée, les hommes de Romuald Rakotondrabe ont déjà inscrit une nouvelle page d’histoire du football africain.

Barea de madagascar en final de la chan 2025
Barea de Madagascar en final de la chan 2025 (© CAF Online)

 

Sources

  • Kawowo Sports, « 10‑man Madagascar edge Sudan to reach CHAN 2024 Finals », 26 août 2025.
  • Morocco World News, « Madagascar stuns Sudan 1–0 in extra time to reach CHAN 2024 final », 26 août 2025.
  • New Vision, « Ten‑man, history‑making Madagascar storm CHAN 2024 final », 26 août 2025.
  • CAF Online, « Kenya’s CHAN dream shattered as Madagascar triumph on penalties », 23 août 2025.
  • CAF Online, « TotalEnergies CAF CHAN 2024 : Tanzania to host opening match, Uganda to host third/fourth and Kenya to host final match », 19 juin 2025.
  • CAF Online, « Madagascar’s dream run to the semi‑finals at CHAN2024 », 26 août.
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