Située à 114 kilomètres à l’est d’Antananarivo sur la Route national 2 (RN2), Moramanga s’impose comme un carrefour stratégique à Madagascar. Cette ville de la région Alaotra-Mangoro, perchée à 980 mètres d’altitude, lie la capitale au port de Toamasina et aux terres agricoles de l’est. Son histoire marquée par la colonisation, ses paysages entre forêts denses et plateaux, et son rôle économique clé en font une destination aux multiples facettes.
Historique de Moramanga
Moramanga puise son nom dans la traite des esclaves. Les individus réduits en esclavage, vêtus de tissus bleus (manga) et vendus à bas prix (mora), ont inspiré cette appellation. La ville fut aussi le cœur de l’insurrection malgache de 1947 contre le pouvoir colonial français. Le 29 mars, des militants indépendantistes furent massacrés dans des wagons plombés par l’armée française, un événement symbolique de la répression.
Berceau du peuple Bezanozano, l’un des dix-huit groupes ethniques du pays, Moramanga conserve une identité culturelle forte. Son développement s’accéléra avec le chemin de fer Tananarive-Côte Est, inauguré en 1913, qui fit d’elle un nœud ferroviaire vital. La gare, point de départ de la ligne Moramanga-Lac Alaotra, reste un témoin de cette époque.
Attractions touristiques à Moramanga
Que voir à Moramanga
Le Musée de la Gendarmerie, inauguré en 1963, retrace l’histoire militaire locale. Il expose des armes anciennes, des photographies historiques et une reconstitution du « Wagon de Moramanga », symbole des événements de 1947. À 11 km sur la RN2, l’église protestante Antsirinala Fanantenana illustre l’héritage religieux diversifié de la ville.
Les amateurs de nature se dirigent vers le parc national d’Andasibe, à 43 km au nord-est. Ce sanctuaire abrite les lémuriens Indri indri, reconnaissables à leurs chants matinaux, et des orchidées endémiques. La réserve Peyrieras, à 40 km à l’ouest, offre une immersion parmi les caméléons et papillons de Madagascar.
Que faire à Moramanga
Les chutes de Niagarakely, surnommées « Chutes de la Mort », sur la route d’Anosibe an’Ala, attirent les randonneurs. Les pêcheurs apprécient le Mangoro, rivière riche en espèces locales. Entre avril et novembre, la saison sèche est idéale pour observer les papillons rares près d’Anjiro ou cueillir des girolles dans les forêts de Périnet. Pour les ornithologues, la région offre une variété d’oiseaux comme des pintades, bécassines, perdrix et canards.
Infrastructures et économie locale
Moramanga est un pivot logistique. La RN2, plus ou moins bitumée et la RN44 vers Ambatondrazaka structurent les échanges. Le projet de bitumage modernise les transports, crucial pour l’usine d’Ambatovy, à 10 km au nord-est. Cette mine de nickel et de cobalt, l’une des plus vastes au monde, emploie des milliers de personnes et alimente l’économie régionale.
L’agriculture (manioc) et l’exploitation forestière complètent ce paysage économique. Les fabriques spécialisées dans le bois aggloméré, illustre l’industrialisation naissante. Enfin, l’École Supérieure de la Gendarmerie renforce le rôle administratif de la ville, formant les forces de sécurité nationales.
©Pikafilsphotography, Piho, Delano Franklin, Harisetra Ramaroson, Riana Rzk Fanomezantsoa, Andry Tahiry Andrianoromanana